Vin d’Arbois. Clos Pasteur, récolte de la vigne de Pasteur 1974. Henri Maire.
Une curiosité, une rareté même, pour débuter cette dégustation. Disons-le tout de suite : l’intérêt suscité par ladite bouteille n’a eu d’égal que la déception qui s’est manifestée sur les visages de Catherine et ses boys. Au nez, c’est madérisé. En bouche, on est sur la noix, c’est asséchant, presque aigre. Le vin et « amaigri ». Je pense qu’il fallait « saisir » ce vin dans son immédiateté. 10 minutes plus tard, cela devient mauvais, imbuvable même.
Les blancs :
1) Stéphane Tissot Bruyères 2005.
Croque-monsieur au chorizo selon Senderens.
Vin tout en finesse, en tension, sur une belle ligne acide. Le premier nez grillé laisse ensuite s’exprimer d’intéressantes notes de poire. C’est légèrement oxydatif. L’accord avec le charnu et le moelleux du croque-monsieur au chorizo de Senderens est parfait.
2) Ganevat Chardonnay Les Chamois du Paradis 2004.
Saint-Jacques juste saisies & lard de colonnata, compotée d’endives selon Eric B
Un nez sur l’ananas, les fruits exotiques. En bouche, du fruit sur une belle fraîcheur. C’est à la fois long, droit et volumineux. L’accord avec la compotée d’endive que je pensais avoir trop « confite » ( !) est juste. J’ai beaucoup aimé ce vin.
3) Camille Loye. Arbois cuvée Saint-Paul 1989.
Pommes de terre au Mont d’Or fondu et au safran.
Le nez a tout d’abord orienté la majorité des dégustateurs vers le chardonnay… et la majorité avait raison ! Notes de noix verte, vin oxydatif. Ce qui étonne, c’est sa finesse, sa fraîcheur, son acidité, au regard de l’âge. Et c’est long de surcroit.
4) Stéphane Tissot Savagnin 1998.
Dorade à la vinaigrette de curry et petits légumes, selon Senderens.
Ce quatrième vin est la parfaite démonstration d’un tout sublimant chacune des parties, à savoir un accord met/vin transfigurant littéralement le savagnin d’une part, et la dorade et ses petits légumes d’autres part. Le coté doux/acide des pickles dialogue parfaitement avec le vin. Grand moment d’harmonie…
Les rouges :
5) Puffeney, Arbois Trousseau les Bérangères 2007.
Terrine de lièvre et terrine de faisan aux girolles de Gilles Verot, viande séchée des Grisons.
Vin gourmand sur des notes de fraises des bois. C’est simple et bon.
6) Overnoy / Houillon, Poulsard 2008.
Terrine de lièvre et terrine de faisan aux girolles de Gilles Verot, viande séchée des Grisons.
On est sur du fruit, des épices discrètes, de la cerise. Le vin est légèrement trouble. C’est très frais, toujours gourmand mais bien plus fin et complexe que son prédécesseur.
7) Stéphane Tissot, Pinot noir En Barberon 1998.
Terrine de lièvre et terrine de faisan aux girolles de Gilles Verot, viande séchée des Grisons.
Soyeux, rectiligne, long. Superbe.
8) Château d’ Arlay 1996.
Poulet de Bresse au Vin Jaune et aux morilles.
Je n’ai pas pris de notes sur ce vin, absorbé que j’étais par le poulet de Bresse au Vin Jaune et aux morilles…
9) Château Chalon Berthet Bondet 1988.
Poulet de Bresse au Vin Jaune et aux morilles.
Superbe vin, sur un registre d’acidité et de tension qui le marie à la perfection avec le gras et le moelleux du poulet de Bresse. Je découvre les vieux vins Jaunes et suis surpris par leur jeunesse.
10) Château Chalon Macle 2000.
Morbier jeune, Gouda 48 mois et Comté 24 mois de Marie Quatre Homme.
Le coup de cœur de la soirée pour moi. Un vin d’une finesse et d’un équilibre superlatifs, cristallin, d’une grande délicatesse et d’une infinie complexité. De surcroit, c’est encore un bambino à l’aube de vie que l’on imagine quasi infinie…
L’alliance avec le comté 24 mois de Marie Quatrehomme est une joute au sommet !
11) Vin Jaune 2005. Fruitière vinicole de Voiteur.
Morbier jeune, Gouda 48 mois et Comté 24 mois de Marie Quatre Homme.
Pas de notes prises sur ce vin. Je m’étais sûrement envolé sous d’autres cieux avec le breuvage suscité…
12) Macvin Macle.
Glace aux noix de Berthillon, glace à la vanille de Madagascar de François Théron, figues sèches, pruneaux et pâte de coing de Marie Quatre-Homme.
Extravagant … c’est le terme qui qualifie le mieux le souvenir gustatif que me laisse ce Macvin… et sa fabuleuse association aux glaces Berthillon et Théron. Certes il désarçonne et dérange par sa singularité. Mais je crois qu’il ne faut pas chercher de référentiel auquel le comparer, et plutôt se laisser conduire par l’explosion des arômes en bouche: orange amère, chocolat, liqueur de prune…
Une conclusion en apothéose pour cette magnifique soirée !
Tres beau CR a dupliquer sur LPV au risque de se faire gronder !
Merci Cyril ..
Le seul soucis c’est la diffusion de photos sur LPV.. qui semble assez ardue .. je vais me pencher sur la question.